La drummologie comme définie précédemment, ne se limite pas uniquement au tambour. Elle concerne tous les instruments parleurs africains: arc musical (dodo), balafon, cor, flûte, kora, etc.
Toutefois le point que nous abordons traitera spécifiquement des tambours.
COMPOSITION
Le tambour est composé de :
- La caisse de résonance taillée dans un tronc d’arbre spécifique
- La peau d’un animal qui sert de membrane
- Les coins faits de branches d’arbre
- Les tendeurs faits de liane
- Les grelots ou sonnaille qui agrémentent le son
- Les supports de la caisse de résonnances
- Les crochets extensions des mains du tambourinaire
- Le tambourinaire : le tchrèman (de tchrè= montrer, man= peuple) instructeur et érudit qui ici fait un avec l’instrument.
"Si tambour parleur il y a, tambourinaire il y’a."
En effet, Il n’est pas un artiste car il ne crée, ni n’improvise. Le tambourinaire est un technicien qui donne un texte conventionnel. Son comportement est semblable à celui d’un lecteur de document important.
TYPOLOGIE DES TAMBOURS
Les types de tambours en pays Akan :
1. L’Attougblan (edogblè, Ntupan) : Tambours jumelés
2. Tchunissini : Tambours des devises
3. Aboma : Ensemble de 5 tambours formant l’orchestre de la danse des sages
4. Bindini : Ensemble orchestral pour les défilés
1) L’Attougblan (edogblè, Ntupan) : Le plus important des tambours parleurs Akan. C’est un duo de tambours qui dialogue. Tambour male et tambour femelle représentants le caractère duel du monde…
2) Tchunissini: Ce sont des tambours parleurs qui accompagnent les régnants (rois, chefs et dignitaires) lors de leurs visites en terre propre ou étrangère. Ils annoncent et font connaitre les devises de la personnalité qu’ils accompagnent lors des différents événements (intronisation, fête des ignames, cérémonies funéraires, etc.)
3) Aboma : Ensemble de 5 tambours formant l’orchestre de la danse des sages. Ils interviennent lors des grandes occasions au cours desquels ils tambourinent un dicton en rapport avec l’histoire des provinces d’origine. Chaque acteur, au rythme de l’Aboma, esquisse des pas de danse et des gestes propres à son clan et sa condition sociale. Toute erreur est réprimée et passible d’amende.
4) Bindini : Ensemble orchestral pour les défilés.
PS : Le tambour chez les Akan n’est pas un simple instrument, c’est un être animé, un être sacré objet de vénération et dont le maniement nécessite le respect scrupuleux de certaines règles et rituels.
Nous ne nous étalerons pas sur le sujet de sorte à inviter chacun de nous à s’approprier l’œuvre et étancher sa soif de connaissance.
Les prochains articles, toujours sur le même sujet, instruiront sur les points suivants : LE DÉCODAGE DES MESSAGES TAMBOURINES, L’AVENIR DU TAMBOUR PARLEUR DANS LE CONTEXTE ACTUEL, et enfin LES TÉMOIGNAGES.